Devenir généalogiste : les diplômes requis pour la profession
Aucune statistique officielle n’existe sur le nombre de généalogistes en France. Pourtant, l’attrait pour cette profession ne faiblit pas, et la demande de recherches familiales ou successorales s’étend bien au-delà des cercles d’initiés.
L’accès à ce métier s’appuie sur des compétences multiples : sens de l’analyse, rigueur méthodologique, curiosité qui ne lâche jamais prise. Il n’existe pas de route unique pour y parvenir : certains misent sur les bancs de l’université, d’autres passent par des formations privées structurantes, ou se forgent eux-mêmes, quête après quête, une solide expérience pratique. Chacun trace son chemin, modulant son approche selon son profil ou ses ambitions.
Plan de l'article
Le métier de généalogiste : à la croisée de l’histoire et de l’enquête
Remonter une lignée, retrouver la trace d’un héritier disparu : le quotidien des généalogistes se situe quelque part entre l’investigation pointue et la recherche historique. Deux pratiques majeures dominent. D’un côté, le généalogiste familial, architecte d’arbres généalogiques pour des particuliers, fouille les archives et fait émerger les histoires oubliées. De l’autre, le généalogiste successoral, missionné par des notaires ou des institutions, part en quête des héritiers, établit les filiations et défend les intérêts de ceux qui, parfois ignorent tout de leur héritage.
Improvisation ? Aucune place pour elle. Ce métier réclame une parfaite maîtrise des documents d’état civil et une capacité à démêler les méandres administratifs. Rigoureux, indépendant ou salarié, chacun avance avec un même impératif : fiabilité et méthode au service de la vérité. La réalité du terrain diffère selon que l’on exerce en libéral, au sein d’un cabinet, ou en collaboration avec des notaires ou collectivités, mais l’exigence reste constante.
Outils numériques et plateformes spécialisées réinventent les usages, sans occulter l’ancrage profond dans l’histoire et le droit. Savoir manier une langue étrangère s’avère souvent précieux, notamment quand les dossiers enjambent les frontières. Sens du détail, plume claire, curiosité et capacités d’analyse : ces qualités séparent les bons professionnels des simples passionnés.
Quels diplômes et formations pour accéder à la profession ?
En France, aucun texte ne rend le diplôme obligatoire pour exercer. Pourtant, le contraste est marqué entre les autodidactes et celles ou ceux ayant structuré leur parcours par une formation spécialisée. Compétences historiques, bases juridiques solides, maîtrise de la recherche en archives : ce sont ces briques qui distinguent les pros, surtout du côté du travail successoral.
Pour baliser leur évolution, un nombre croissant d’aspirants généalogistes optent pour l’université. Voici un aperçu des principales formations reconnues dans le secteur :
- DU Généalogie et histoire des familles proposé par l’université de Nîmes
- DU Histoire et généalogie familiale délivré par l’université du Mans
- Bachelor européen métiers du notariat et de la généalogie avec IEFGP SUPCAMPUS
- Formations privées certifiées, accessibles via différentes structures spécialisées
L’université de Nîmes et celle du Mans offrent des DU centrés sur la généalogie et l’histoire des familles : ces diplômes conjuguent approche critique des sources, recherche documentaire et droit de la famille. Du côté privé, l’IEFGP SUPCAMPUS s’appuie sur des partenaires du secteur pour bâtir un Bachelor reconnu au RNCP et ouvert sur la gestion de patrimoine et le conseil financier.
La formation continue se renforce aussi grâce à des organismes qui ciblent la pratique de la généalogie familiale ou locale, à travers des sessions courtes ou longues. Opter pour un cursus pointu en droit, en histoire ou en gestion des archives, c’est s’assurer un sérieux atout pour rejoindre un cabinet spécialisé ou collaborer avec l’écosystème notarial. Aujourd’hui, nombre d’employeurs privilégient ce profil lors de successions complexes.
Se lancer ou se reconvertir : perspectives et conseils pour réussir dans la généalogie
Choisir la généalogie, c’est répondre à une envie profonde de comprendre, d’enquêter, parfois de réparer des filiations éclatées. Le métier attire autant les passionnés d’histoire familiale que ceux qui aiment résoudre des énigmes humaines. Généalogiste familial ou successoral : chaque parcours propose ses propres défis.
Le mode d’exercice influence sensiblement les conditions. L’indépendant ajuste ses tarifs selon la complexité de ses recherches, alors qu’en début de carrière, le salarié débute souvent au niveau du SMIC, avec des évolutions envisageables vers 2 000 € brut par mois, voire plus selon la spécialisation et l’expérience acquise, notamment sur les dossiers successoraux.
Pour tenir sur la durée, méthode et organisation jouent un rôle décisif. Accéder aux actes d’état civil, interroger les mairies, passer des heures en salle d’archives ou s’approprier les logiciels spécialisés font partie du quotidien. Pourtant, ce métier ne se résume pas à la technique. L’écoute, la discrétion et la capacité à accueillir les histoires parfois sensibles sont tout aussi attendues, autant pour reconstituer une lignée incertaine que pour écrire une page familiale oubliée.
Pour celles et ceux qui aspirent à percer dans la profession, ces repères s’imposent :
- S’investir dans une formation approfondie, que ce soit en histoire ou en droit
- Développer des relations de confiance avec des notaires ou des professionnels du domaine patrimonial
- Maîtriser les outils numériques et explorer les bases de données adaptées à la recherche généalogique
Finalement, devenir généalogiste revient à tisser des ponts entre passé et présent, à lire entre les lignes des actes, à retisser des histoires suspendues. Ceux qui optent pour cette aventure ne se contentent pas de retracer la vie des autres : ils laissent aux héritiers d’aujourd’hui l’opportunité de comprendre d’où ils viennent. Jusqu’où remonterez-vous le fil ?
